
Il existe de nombreuses contrefaçons dans les musées
Lorsqu'on visite un grand musée, on imagine toujours être face à l’authenticité la plus pure. Pourtant, la réalité est souvent plus complexe. De nombreuses œuvres exposées dans les collections permanentes se révèlent parfois être des contrefaçons ou des attributions erronées, découvertes bien des années après leur acquisition.
Pourquoi y a-t-il des faux dans les musées ?
Les musées, même les plus réputés, ne sont pas à l’abri des tromperies. Beaucoup de collections publiques se sont constituées aux XVIIIᵉ et XIXᵉ siècles, à une époque où les moyens scientifiques pour authentifier les œuvres étaient rudimentaires, voire inexistants. Il suffisait souvent de la réputation d’un marchand ou d’un collectionneur pour attribuer une œuvre à un grand maître. Avec le temps, certains faux se sont retrouvés consacrés par la tradition, sans jamais avoir été remis en question jusqu'à des recherches récentes.
Des exemples célèbres qui ont marqué les esprits
L’histoire de l’art est parsemée d’épisodes où des faux ont été exposés en toute bonne foi. En 2016, une enquête interne du Musée d'Orsay a révélé que plusieurs pastels attribués à Degas étaient probablement des contrefaçons réalisées au XXᵉ siècle. Ces œuvres avaient pourtant été admirées par des milliers de visiteurs. De même, en 2017, le Musée du Quai Branly a dû retirer de ses salles plus de 70 œuvres africaines après des analyses ayant mis en lumière des incohérences dans les matériaux utilisés, prouvant qu’il s’agissait de créations récentes présentées comme des pièces antiques.
Comment la science vient à la rescousse
Loin d’être figée, la connaissance artistique évolue grâce aux progrès techniques. Les musées font aujourd'hui appel à des outils sophistiqués : analyses des pigments, fluorescence X, spectroscopie infrarouge ou datation au carbone 14. Ces techniques permettent non seulement de confirmer l’époque d’une œuvre mais aussi de détecter des restaurations suspectes ou des pigments modernes incompatibles avec la période annoncée. Ces méthodes ont permis de revisiter des catalogues entiers, rectifiant parfois des attributions vieilles de plusieurs siècles.
Tous les faux ne sont pas forcément scandaleux
Il faut distinguer la fraude intentionnelle, visant à tromper pour un gain financier, des copies historiques ou des pastiches réalisés dans un contexte différent. Certaines copies anciennes ont elles-mêmes une valeur patrimoniale et sont exposées pour illustrer les pratiques d’atelier d’une époque. Dans d’autres cas, les musées choisissent d’exposer des faux avérés pour montrer au public les risques de la contrefaçon et l’évolution des méthodes d’authentification.
Les musées sont-ils toujours fiables ?
Oui, car un musée sérieux ne se contente pas de conserver : il mène aussi des programmes de recherche rigoureux. Découvrir qu’une œuvre est un faux n’est pas forcément synonyme d’échec, mais peut au contraire montrer la capacité de l’institution à se remettre en question et à affiner ses connaissances. Aujourd’hui, la transparence est la norme : lorsque des faux sont identifiés, les musées publient leurs conclusions et adaptent leurs cartels pour informer le public.
Est-il fréquent de trouver des faux dans les musées ?
Ce n’est pas rare, surtout dans les grandes collections historiques. Beaucoup de faux ont été acquis avant l’essor des techniques scientifiques modernes.
Comment les experts authentifient-ils une œuvre aujourd’hui ?
Ils combinent des analyses chimiques des pigments, des examens aux rayons X et des études stylistiques comparées à d’autres œuvres certifiées.
Découvrir un faux est-il un drame pour un musée ?
Pas toujours : cela montre surtout que le musée fait son travail de recherche et de contrôle. Cela contribue à enrichir notre compréhension de l’histoire de l’art.