
Nutri-Score, labels bio… Peut-on leur faire confiance ?
Nutri-Score, labels bio, AOP… Ces repères inondent les rayons et influencent nos choix alimentaires. Mais sont-ils vraiment fiables ou parfois utilisés comme arguments marketing trompeurs ? Voici une analyse sourcée et détaillée pour comprendre leurs forces et leurs limites.
À quoi servent les labels alimentaires ?
Les labels officiels comme AB, AOP, Label Rouge ou le Nutri-Score visent à informer le consommateur sur l'origine, la qualité ou la valeur nutritionnelle d'un produit. Le Nutri-Score, lancé en France en 2017, classe les aliments de A (vert) à E (rouge) selon leur composition en sucres, graisses, fibres et sel. Selon une enquête de Santé publique France, 94 % des Français connaissent le Nutri-Score et 57 % déclarent qu’il influence leurs choix selon Santé Publique France.
Les limites du Nutri-Score
Le Nutri-Score, bien qu’utile, ne prend pas en compte le degré de transformation ni les additifs. Une analyse de 220 000 produits d’Open Food Facts montre que 8 % des aliments ultra-transformés obtiennent un A et 13 % un B. Ainsi, des céréales sucrées ou des plats préparés peuvent paraître sains au premier coup d’œil. De plus, 41 % des produits notés A en Allemagne étaient pourtant ultra-transformés selon la classification NOVA (Mise en œuvre du Nutri-Score : Premiers résultats et comparaison avec la classification NOVA).
Les failles du label bio
Le label AB est connu par 97 % des Français, mais seuls 34 % estiment qu’il garantit une qualité supérieure au logo européen. En 2021, le bio représentait 5,6 % de la consommation alimentaire, dont 29 % provenaient de l’importation d'après l'Agence Bio (Agence Bio). Si le label bio limite les pesticides et engrais chimiques, il n’interdit pas les produits transformés ni les longs transports. Un biscuit bio reste un biscuit industriel, avec parfois des additifs autorisés.
Quand le marketing s’empare des labels
Des mentions comme sans huile de palme, naturel ou riche en fibres sont souvent mises en avant pour séduire. Cet effet de halo donne l’illusion de produits plus sains qu’ils ne le sont réellement. Une étude de l’Université de Stanford a montré que les consommateurs jugent plus sain un aliment étiqueté "bio", même si sa composition est identique à celle d’un produit conventionnel (ScienceDirect).
Comment bien utiliser les labels ?
Les labels doivent être vus comme des repères, pas comme des garanties absolues. Pour mieux choisir :
- Lire la liste des ingrédients et éviter les produits à rallonge.
- Privilégier les aliments peu transformés (fruits, légumes, viandes brutes, céréales complètes).
- Croiser les informations : Nutri-Score pour la nutrition, classification NOVA pour la transformation, label bio pour la méthode de production.
Sources
Le Nutri-Score reflète-t-il toujours la qualité d’un produit alimentaire ?
Non. Il évalue la composition nutritionnelle mais pas le degré de transformation ni la présence d’additifs. Certains aliments ultra-transformés peuvent obtenir un bon score.
Les produits bio sont-ils forcément meilleurs pour la santé ?
Pas toujours. Le label bio réduit l’exposition aux pesticides de synthèse, mais certains produits bio restent très transformés et riches en sucre ou en sel.
Les mentions marketing comme 'naturel' ou 'sans huile de palme' sont-elles fiables ?
Ces mentions ne garantissent pas un meilleur profil nutritionnel. Elles peuvent créer un effet de halo positif, donnant l’impression d’un produit sain même s’il est très transformé.
Pourquoi certains produits ultra-transformés obtiennent-ils un bon Nutri-Score ?
Parce que le Nutri-Score se base sur des critères comme les sucres, graisses et fibres, sans évaluer la transformation ou les additifs. Des céréales sucrées peuvent donc avoir un score B.
Comment acheter malin sans se fier aveuglément aux labels ?
Il faut lire les ingrédients, limiter les produits très transformés et utiliser les labels comme repères parmi d’autres, pas comme unique critère d’achat.