Il est possible de choisir le sexe de ses enfants : que dit la science ?
Peut-on réellement choisir d’avoir un garçon ou une fille ? Entre fantasmes, pratiques douteuses et avancées médicales bien réelles, ce sujet suscite de nombreux débats éthiques. Essayons d’y voir plus clair.
Choisir le sexe : un vieux rêve humain
Depuis l’Antiquité, des recettes populaires prétendaient influencer le sexe des bébés : positions pendant les rapports, calendrier lunaire ou alimentation spécifique. Bien entendu, toutes ces méthodes relèvent du folklore, sans base scientifique. Aujourd’hui, seule la médecine reproductive offre de réelles possibilités techniques pour choisir le sexe de son enfant.
Les techniques médicales qui permettent le choix
Grâce à la fécondation in vitro (FIV), les embryons peuvent être analysés avant implantation dans l’utérus, via ce qu’on appelle le diagnostic préimplantatoire (DPI). Cette technique a été initialement conçue pour détecter des maladies génétiques, mais elle révèle aussi le sexe chromosomique (XX ou XY) de chaque embryon. Dans certains pays comme les États-Unis ou l’Australie, des cliniques proposent légalement le choix du sexe pour des raisons de "balance familiale". En revanche, en France, la loi de bioéthique l’interdit, sauf en cas de maladie grave liée au sexe, comme la myopathie de Duchenne.
Les méthodes plus contestées
Il existe aussi des techniques comme le tri des spermatozoïdes (séparation des spermatozoïdes X et Y par cytométrie en flux) pratiquées dans certains pays. Ces méthodes sont controversées pour leur fiabilité et surtout leur dimension éthique, car elles risquent d’encourager des déséquilibres démographiques dans certaines sociétés.
Les risques des promesses simplistes
De nombreux sites ou forums prétendent qu’on peut « naturellement » choisir le sexe de son enfant via le régime alimentaire ou des calculs de dates. Ce sont des croyances infondées, dénoncées par la communauté médicale. Selon une revue dans Human Reproduction Update (2021), aucune étude sérieuse ne valide ces méthodes dites "naturelles".
Une question profondément éthique
La possibilité technique de choisir le sexe de ses enfants soulève des questions majeures : que devient la liberté de l’enfant à naître ? Ne risque-t-on pas d’introduire des pressions sociales pour avoir un garçon ou une fille ? En Inde et en Chine, les déséquilibres causés par les avortements sélectifs ont déjà montré les dérives potentielles. C’est pourquoi de nombreux pays encadrent strictement ces pratiques.
Conclusion : techniquement oui, mais moralement très encadré
En résumé, il est techniquement possible de choisir le sexe de son futur enfant, mais cela reste limité à certains pays et à des indications médicales dans d’autres. Au-delà de la science, c’est un débat éthique mondial, qui interroge notre conception de la parentalité et du respect de la vie.
Peut-on choisir librement le sexe de son enfant en France ?
Non. En France, c’est strictement interdit sauf risque avéré de maladie génétique grave liée au sexe.
Est-ce fiable à 100 % ?
Le DPI via FIV est très fiable car il regarde directement les chromosomes. Les techniques comme le tri des spermatozoïdes sont moins précises.
Est-ce éthique de choisir le sexe de son enfant ?
C’est un débat complexe. Beaucoup d’éthiciens estiment que cela ouvre la porte à des dérives, notamment des préférences sexistes et des déséquilibres sociétaux.
