
Les fake news sont-elles vraiment partagées surtout par les “boomers” ?
L’idée selon laquelle les fake news seraient majoritairement diffusées par les « boomers » (personnes de plus de 65 ans) est largement répandue. Pourtant, elle repose sur des données partielles. Cet article donne des chiffres précis, des sources solides et recontextualise le phénomène pour comprendre qui partage vraiment des fausses informations en ligne.
Un phénomène rare, mais accentué par l’âge
Une étude par Guess et al. (Science Advances, 2019) montre que moins de 8,5 % des utilisateurs Facebook ont partagé un lien provenant d’un site classé fake news durant la campagne présidentielle de 2016. Le phénomène est donc limité mais bien réel.
Les boomers partagent 7 fois plus que les jeunes
Selon l’étude, 11 % des plus de 65 ans ont partagé au moins un article issu d’un site de fake news, contre 3 % des 18‑29 ans. Et, parmi les personnes ayant partagé, les seniors ont diffusé en moyenne sept fois plus d’articles que les jeunes.
Une diffusion concentrée parmi peu d’utilisateurs
Sur Twitter, une étude de 2019 a montré que 0,1 % des utilisateurs génèrent 80 % des partages de fake news, profils souvent âgés, conservateurs et très engagés politiquement.
Pourquoi cet effet d’âge ?
Deux facteurs sont avancés :
- Littératie numérique plus faible : les boomers maîtrisent parfois moins les codes numériques et la vérification en ligne.
- Confiance accrue dans les contenus partagés par les proches : les seniors sont plus enclins à partager des publications issues de leur cercle social, sans les vérifier.
Les jeunes ne sont pas innocents
Les 18‑35 ans partagent eux aussi des fake news, mais surtout sur TikTok, Instagram ou X. Ces plateformes privilégient la viralité et l’émotion plutôt que la vérification. Les études de l’UNESCO et du Pew Research Center montrent que cette génération reste très exposée aux contenus trompeurs.
Un cliché générationnel à nuancer
La figure du « boomer dépassé par Internet » est devenue un stéréotype culturel. Pourtant, ce n’est pas l’âge seul qui explique la désinformation, mais surtout le type de plateforme utilisée et le rapport aux sources.
Comment réduire la diffusion des fake news ?
La solution passe par l’éducation aux médias pour toutes les générations, l’intégration d’outils de vérification sur les réseaux sociaux et un soutien accru aux initiatives de fact‑checking collaboratif.
Sources principales
- Guess et al., Science Advances, 2019 – Étude pivot sur le partage de fake news selon l’âge.
- Pew Research Center, 2020‑2023 – Analyses sur la consommation d’information en ligne par génération.
- Étude 2019 (Northeastern, Harvard, Buffalo State) – 0,1 % des utilisateurs Twitter responsables de 80 % des partages.
Les boomers partagent-ils vraiment plus de fake news que les jeunes ?
Oui. Selon une étude (Science Advances, 2019), 11 % des plus de 65 ans ont partagé au moins un article issu d’un site de fake news, contre 3 % des 18‑29 ans. En moyenne, ils partagent 7 fois plus de contenus trompeurs.
Les jeunes sont-ils vraiment plus prudents face aux fake news que les boomers ?
Pas forcément. Les 18‑35 ans partagent aussi de fausses informations, mais sur d’autres réseaux comme TikTok, Instagram ou X, qui favorisent la viralité.
Pourquoi les boomers ont-ils plus tendance que les jeunes à partager de fausses informations ?
Les boomers utilisent surtout Facebook et WhatsApp, où circulent beaucoup de désinformation. Ils ont aussi souvent moins été formés à la vérification en ligne, contrairement aux jeunes qui grandissent avec ces outils.
Les algorithmes poussent-ils plus les boomers que les jeunes à partager des fake news ?
Les algorithmes de Facebook privilégient les contenus viraux et polarisants, ce qui augmente l’exposition des boomers. Mais les jeunes subissent le même phénomène sur TikTok ou X : c’est la logique des plateformes qui amplifie la désinformation.
Comment lutter contre la diffusion des fake news chez les boomers et les jeunes ?
En renforçant l’éducation aux médias pour tous les âges, en intégrant des outils de vérification aux réseaux sociaux et en soutenant le fact‑checking collaboratif.