
Ces fromages français que certains pays veulent interdire
Le camembert serait-il devenu une menace publique ? À en croire certaines réglementations à l’étranger, oui. Plusieurs fromages français sont tout simplement interdits à la consommation ou à l’importation dans divers pays. Une réalité méconnue qui soulève des questions de santé publique, de traditions gastronomiques… et parfois d’absurdités bureaucratiques.
Pourquoi certains pays interdisent-ils des fromages français ?
La principale raison tient à la présence de lait cru dans la fabrication de nombreux fromages français. Contrairement au lait pasteurisé, le lait cru n'est pas chauffé à haute température, ce qui permet de conserver des arômes subtils… mais aussi certains micro-organismes. Pour des raisons sanitaires, plusieurs pays imposent des règles strictes sur les produits laitiers importés.
Les États-Unis : camembert, roquefort et brie dans le viseur
Aux États-Unis, la FDA (Food and Drug Administration) interdit l'importation de fromages au lait cru non affinés pendant au moins 60 jours. Résultat : des classiques français comme le Camembert de Normandie AOP, le Brie de Meaux ou encore le Mont d’Or sont automatiquement exclus.
Même le roquefort a été interdit temporairement dans les années 1990, en raison de la présence de la moisissure Penicillium roqueforti jugée problématique. Ce n’est qu’après un long bras de fer diplomatique que le fromage bleu a regagné les étals américains (source : FDA).
Australie, Nouvelle-Zélande, Canada : entre restrictions et assouplissements
L’Australie et la Nouvelle-Zélande ont longtemps interdit tous les fromages au lait cru. Depuis quelques années, les règles s’assouplissent, mais restent strictes.
Au Canada, certains fromages au lait cru sont autorisés, mais sous réserve de respecter des durées d’affinage et des contrôles stricts. La liste des produits acceptés peut varier d’une province à l’autre.
Quand les douaniers traquent le camembert
Les anecdotes ne manquent pas. En 2020, un passager français s’est vu confisquer un camembert de Normandie à son arrivée à New York. Motif : lait cru, produit non conforme. L’homme avait pourtant déclaré son fromage, pensant bien faire.
Plus insolite encore : en 2014, un groupe de touristes s’est vu saisir un plateau entier de fromages à l’aéroport de Sydney, sous les yeux médusés des douaniers australiens qui, eux, reconnaissaient… l’odeur avant même l’ouverture de la valise.
Des compromis... au goût fade ?
Pour contourner ces interdictions, certaines entreprises françaises ont choisi de produire des versions pasteurisées spécialement conçues pour l’export. C’est le cas de certains camemberts « made for USA », plus lisses, plus sûrs, mais souvent moins typés et moins authentiques selon les connaisseurs.
Ces alternatives permettent d’ouvrir les marchés… au prix d’un certain sacrifice gustatif.
Une question de culture… et de normes
Ces interdictions ne sont pas forcément le signe d’un rejet des fromages français, mais plutôt d’une philosophie sanitaire différente. Là où la tradition française valorise la fermentation et les savoir-faire ancestraux, d’autres pays privilégient la précaution absolue.
Entre hygiène, diplomatie, lobbying agricole et réglementation, le fromage est devenu, à sa manière, un enjeu géopolitique.
Pourquoi certains fromages français sont-ils interdits à l’étranger ?
La principale raison est l’utilisation de lait cru, interdit ou réglementé dans plusieurs pays en raison de risques sanitaires (bactéries, moisissures, etc.).
Quels fromages français sont interdits à travers le monde ?
Les fromages au lait cru peu affinés comme le camembert de Normandie, le brie de Meaux, le roquefort, le Mont d'Or ou encore certains reblochons.
Peut-on ramener du fromage de France aux États-Unis ?
Uniquement des fromages pasteurisés ou affinés plus de 60 jours. Les autres seront confisqués à la douane, même en petite quantité.
Les versions pasteurisées des fromages français ont-elles le même goût ?
Pas vraiment. Elles sont souvent jugées moins typées, moins complexes, car la pasteurisation neutralise certaines bactéries responsables des arômes.