
Scandale : des supermarchés vendraient de la viande périmée ? Voici la réalité
Régulièrement, des enquêtes ou reportages dénoncent des pratiques inquiétantes dans les rayons frais des grandes surfaces. Parmi elles : la vente de viande périmée, parfois remise en rayon, parfois reconditionnée. Est-ce un mythe ? Un fait marginal ? Ou une réalité préoccupante ?
DLC, DDM : de quoi parle-t-on exactement ?
En France, deux mentions coexistent sur les produits :
- DLC (Date Limite de Consommation) : obligatoire pour les denrées périssables, dont la viande. C’est une barrière sanitaire. Consommer après la DLC peut présenter un risque pour la santé.
- DDM (Date de Durabilité Minimale) : ex-DLUO. Elle concerne les produits secs ou en conserve, sans danger s’ils sont consommés après.
Reconditionner ou vendre une viande au-delà de sa DLC est donc illégal et dangereux.
Des pratiques illégales bien documentées
Plusieurs enquêtes ont révélé des infractions graves :
- En 2021, l’émission Envoyé Spécial infiltre un supermarché et filme des employés changeant les dates de viande avariée (source).
- En 2019, 12 enseignes sont visées par une plainte pour fraude alimentaire suite à des contrôles sanitaires en région PACA (DGCCRF).
- Des témoignages d’employés publiés dans la presse font état de pressions hiérarchiques pour écouler les stocks "coûte que coûte".
Est-ce une généralité ?
Non. Ces cas restent marginalisés, bien que préoccupants. La grande majorité des supermarchés respectent les règles d’hygiène.
Les enseignes les plus touchées sont souvent des franchises ou magasins de périphérie, moins bien contrôlés que les centres logistiques nationaux.
Chaque année, la DGCCRF réalise plus de 50 000 contrôles. En 2023, seuls 3 % ont donné lieu à des sanctions pour infractions liées aux DLC.
La tentation du reconditionnement : une zone grise
Certaines enseignes reconditionnent des produits proches de la DLC en barquettes, en changeant l’apparence et l’étiquetage. Cette pratique n’est pas illégale si elle est faite avant la date limite, dans le respect de la chaîne du froid.
Mais le risque de dérive est réel :
- mauvaise traçabilité ;
- dates remplacées manuellement ;
- barquettes remises en rayon plusieurs fois.
Le manque de personnel, la pression sur les pertes et les objectifs de marge sont des facteurs aggravants.
Comment éviter les pièges en rayon ?
Pour limiter les risques, quelques bons réflexes :
- vérifier la DLC imprimée, pas l’étiquette de rayon ;
- éviter les produits en promotion trop marquée ou visiblement réemballés ;
- se méfier des barquettes à l’aspect humide, aux odeurs fortes ou avec du liquide accumulé ;
- privilégier les boucheries traditionnelles, qui offrent plus de transparence sur l'origine et la découpe.
Conclusion : de vrais abus, mais pas un système généralisé
La vente de viande périmée existe, mais elle n’est ni légale, ni systématique. Les scandales relayés dans les médias mettent en lumière des fautes individuelles ou structurelles, rarement une politique d’entreprise.
Les contrôles publics, les alertes internes et les réseaux sociaux jouent un rôle croissant dans la détection et la dénonciation de ces pratiques.
Manger de la viande achetée en grande surface n’est pas risqué en soi, à condition de rester vigilant sur la traçabilité et les dates.
Les supermarchés ont-ils le droit de vendre de la viande après la DLC ?
Non. La vente de viande après la date limite de consommation est interdite car elle représente un risque sanitaire sérieux.
Reconditionner la viande, est-ce légal ?
Oui, mais seulement avant la DLC, avec respect de la chaîne du froid et des règles d’hygiène. Le reconditionnement après la date est illégal.
Comment repérer une viande douteuse en rayon ?
Observez l’étiquette, la couleur, la texture, l’odeur, et la présence de liquide. Une promotion excessive ou un emballage suspect doivent vous alerter.
Qui contrôle les supermarchés en France ?
La DGCCRF (Répression des Fraudes) réalise chaque année des milliers de contrôles sur la sécurité sanitaire des aliments vendus en magasin.