
7 mensonges qu’on t’a appris à l’école (et que tu crois encore)
L’école est censée nous transmettre la vérité, mais pour simplifier la compréhension ou par manque de mise à jour, elle véhicule parfois des idées fausses ou largement déformées. Certaines sont encore enseignées, ou restent gravées dans nos esprits adultes. Voici 7 idées reçues typiques apprises à l’école, que les historiens ou scientifiques ont depuis largement corrigées.
1. Napoléon était minuscule
C’est l’un des clichés historiques les plus tenaces : Napoléon Bonaparte aurait été particulièrement petit, ce qui aurait alimenté son complexe de domination. En réalité, les registres médicaux de son autopsie indiquaient qu’il mesurait 5 pieds 2 pouces selon la mesure française, soit environ 1,69 mètre. Une taille parfaitement ordinaire pour un homme du début du XIXe siècle. Ce mythe est notamment dû à la confusion entre les unités françaises et anglaises, ainsi qu’à la caricature britannique qui voulait se moquer de l’Empereur.
2. Les caméléons changent de couleur pour se camoufler
On apprend souvent que les caméléons changent de couleur pour se fondre dans leur environnement et échapper aux prédateurs. En réalité, leur peau réagit surtout à la lumière, à la température, au stress ou pour communiquer avec d’autres caméléons. La plupart des espèces n’adoptent pas les teintes des objets qui les entourent mais modulent leur intensité pour exprimer leur état physiologique ou émotionnel. (Source : National Geographic, études comportementales sur Furcifer pardalis).
3. Christophe Colomb a découvert l’Amérique
Beaucoup gardent en tête que 1492 marque la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb. Ce dernier a certes ouvert la voie à la colonisation européenne, mais il n’a jamais mis le pied sur le continent nord-américain. Ses expéditions l’ont conduit aux Caraïbes, pensant atteindre l’Asie. Bien avant lui, les Vikings menés par Leif Erikson avaient accosté en Terre-Neuve vers l’an 1000, et surtout, le continent était déjà peuplé par des millions d’autochtones depuis des millénaires.
4. Edison a inventé l’ampoule électrique
Dans les livres scolaires, Thomas Edison est présenté comme l’inventeur de l’ampoule électrique. En réalité, il a surtout contribué à perfectionner l’invention existante et à la rendre viable commercialement. Joseph Swan, en Angleterre, avait déjà mis au point un modèle fonctionnel. Edison a industrialisé l’ampoule à filament et développé tout un système électrique pour la distribuer. C’est davantage un génie du marketing et des réseaux qu’un inventeur isolé.
5. Les pyramides ont été construites par des esclaves
L’image véhiculée par les films ou certains manuels est celle d’esclaves sous le fouet édifiant les pyramides d’Égypte. Pourtant, les fouilles archéologiques près du site de Gizeh ont mis au jour des villages ouvriers, avec de la nourriture de qualité et des tombes honorifiques, indiquant que ces hommes étaient des ouvriers qualifiés, souvent payés ou réquisitionnés pour de grandes campagnes royales. L’idée des foules d’esclaves vient surtout des récits d’anciens auteurs grecs et de la Bible, qui ont mélangé plusieurs réalités historiques.
6. Le sang est bleu dans nos veines
Beaucoup d’élèves retiennent qu’avant d’être oxygéné, notre sang serait bleu, ce qui expliquerait la couleur des veines sous la peau. En réalité, le sang est toujours rouge, mais d’un rouge plus sombre lorsqu’il est pauvre en oxygène. L’effet bleu est un artefact optique dû à la diffusion de la lumière à travers la peau, qui absorbe certaines longueurs d’onde et renvoie surtout les bleus.
7. Le Moyen Âge était une période sombre et barbare
À l’école, le Moyen Âge est souvent résumé à la peste, aux guerres et à l’obscurantisme religieux. Pourtant, cette période de près de 1000 ans a vu naître les universités, l’essor des villes, d’immenses innovations agricoles et architecturales (les cathédrales gothiques en témoignent). Les historiens parlent aujourd’hui de sociétés complexes, parfois violentes certes, mais pas simplement « barbares », et riches en échanges commerciaux et culturels.
Pourquoi nous apprend-on parfois ces erreurs à l’école ?
Souvent pour simplifier la pédagogie auprès des enfants. Avec le temps, ces raccourcis deviennent des certitudes, même si les historiens ou scientifiques les ont corrigées.
Ces erreurs sont-elles graves pour notre culture générale ?
Pas toujours, mais elles montrent qu’il est important de continuer à se former et à vérifier les sources. Comprendre la nuance historique enrichit notre regard sur le passé.
Les programmes scolaires actuels corrigent-ils ces idées ?
De plus en plus. Les manuels récents tiennent mieux compte des recherches archéologiques et historiques. Mais certaines images d’Épinal restent encore fortes.