
À l’époque de Louis XIV, on urinait vraiment dans les coins ? La vérité choquante
On entend souvent dire qu’au temps de Louis XIV, les courtisans urinaient dans les couloirs du château de Versailles. Une image qui fascine et choque à la fois. Mais qu’en est-il vraiment ? Cet article vous propose de démêler le vrai du faux sur l’hygiène à la cour du Roi-Soleil.
Une hygiène bien différente de la nôtre
Au XVIIᵉ siècle, la conception de l’hygiène n’avait rien à voir avec la nôtre. On croyait que l’eau ouvrait les pores et laissait entrer les maladies. Résultat : on se lavait peu, préférant des linges et des parfums capiteux. Pourtant, la noblesse n’était pas si sale qu’on l’imagine :
- des toilettes sèches (les fameuses chaises percées) existaient,
- elles étaient placées dans des cabinets privés,
- et vidées par les domestiques.
Faisait-on vraiment pipi dans les coins du château ?
Il est vrai que Versailles, avec ses immenses galeries, voyait parfois des incivilités. Des visiteurs, serviteurs ou valets urinaient discrètement dans des recoins. Mais ce n’était pas la norme pour la haute société. Les courtisans utilisaient plutôt des pots de chambre, ensuite vidés. Dire qu’on urinait joyeusement partout est une image exagérée, popularisée au XIXᵉ siècle par des auteurs qui aimaient noircir l’Ancien Régime.
Le cas particulier de Versailles
Versailles accueillait parfois des milliers de personnes lors des fêtes. Les latrines étaient insuffisantes. Selon Mathieu Da Vinha, historien et directeur scientifique du Centre de recherche du château, des scènes d’urine sauvage ont bien existé. Mais elles concernaient surtout les foules extérieures, pas les nobles en pleine réception. D’ailleurs, des ordonnances rappelaient l’interdiction d’uriner dans les couloirs sous peine d’amende.
D’où vient cette idée reçue ?
Ce mythe vient en partie des mémoires satiriques de l’époque et des récits moqueurs du XIXᵉ siècle. À l’ère des égouts modernes, on adorait pointer du doigt la soi-disant saleté des siècles précédents. Pourtant, même si l’hygiène restait rudimentaire, les nobles avaient des règles strictes et une obsession du paraître peu compatible avec l’idée de se soulager en public.
Un quotidien tout de même odorant
Cela ne veut pas dire que Versailles sentait la rose. Les fosses d’aisances débordaient parfois, les animaux, cuisines et foules créaient un mélange odorant. On comprend mieux pourquoi on parfumait à outrance :
- perruques,
- mouchoirs,
- éventails.
Réduire le XVIIᵉ siècle à des gens urinant partout est un raccourci qui oublie la complexité de l’époque.
Conclusion : entre mythe et réalité
Oui, des domestiques ou visiteurs pressés pouvaient uriner discrètement dans les coins. Non, la noblesse ne le faisait pas sans gêne au milieu des salons. Comme souvent, la vérité historique est nuancée. Pour creuser le sujet, consultez Mathieu Da Vinha ou encore « Versailles, vérités et légendes » de Jean-Christian Petitfils.
Pourquoi dit-on que les gens faisaient pipi dans les coins à Versailles ?
C’est une idée reçue issue des récits exagérés du XIXᵉ siècle. En réalité, ces pratiques concernaient surtout les foules, pas les courtisans.
Comment gérait-on les besoins naturels à l’époque de Louis XIV ?
Grâce aux pots de chambre, chaises percées et cabinets privés, régulièrement vidés par les domestiques.
Versailles était-il un lieu sale ?
Il y avait des problèmes d’odeurs, mais aussi un soin extrême de l’apparence et du parfum pour compenser.